Au silence
Au silence
je repousse le cri
la menace perfide
et l’absence d’espace.
Au silence
ma lèvre s’interroge
à connaître la nuit
et ses cristaux de lune.
Au silence
je rencontre la mer
je rencontre lumière
et le sel des rivages.
Au silence
je cueille le corail
dans des jardins profonds
la parole noyée sous les flots de l’absence.
Au silence
je lance mes filets dans le monde invisible
pénètre dans le temps
chante l’éternité.
Au silence
la promesse est assise au battement du cœur
la pierre est de l’eau
tout liquide est lumière.
Et la sagesse nue protège nos ivresses
propage nos tendresses
s’avance à notre insu dans le monde vivant.
Serge CARBONNEL
extrait de « Mille et un silences pour traverser le temps »
A coté du versant de l'ombre et du froid
se trouve le versant du soleil et du chaud
Opposé au trou noir qui capture nos forces
se trouve l'explosion des énergies primaires
De là est né un jour le souffle de nos vies
le courant des rivières la fuite des nuages
Ne les déréglons pas car si tout s'arrêtait
le désordre viendrait du désordre….la mort...
Des ancêtres disaient :
"Cinq montages piliers soutiennent l'Univers
y naissent les nuages et la pluie des saisons
le septième des jours du mois sept de l'année
la Lyre et le Bouvier ensemble vont au fleuve
et célèbrent les noces du champ avec le ciel".
Aujourd'hui
démêlant comme un fou l'écheveau de mes rêves
déchirant le tissu de mes multiples forces
j'accorde à l'univers des Cohérences neuves
et je sors du chaos comme un jour de la nuit
dans le coït naissant de l'air et de la terre
Je m'éveille au printemps parle avec le tonnerre
trace dans l’arbre vif l'empreinte de mes ongles
et crache mon haleine aux froideurs du matin
J'hiverne dans des grottes et souterrains cachés
Que pour me réveiller on lance des pétards
qu'on fête le printemps qu'on sorte les lanternes
que résonnent les gongs que vibrent les cymbales
que la beauté des femmes soit digne du pinceau
J'ai voulu explorer les silences enfouis
transformer le bois mort en bitume fumant
par mon corps et mes mots tuer mes maladies
comme un grand bienfaiteur à la bonté unique
Je parcours l'univers sur un cheval rapide
qui blanchit au brouillard qui me cache le graal
et change mes habits troués par trop humides
contre une toison d'or à la place du mal
Je m'en vais dans ce temps où le vent
et les hommes galopent à leur mémoire
Enfin la paix s'inscrit au cœur du paysage
la montage le lac ainsi que les rochers
ont chacun leur légende une histoire d'amour
Dans mes silences hantés par l’espérance vive
je me prends à sculpter des paradis humains
Serge CARBONNEL
extrait de « Mille et un silences pour traverser le temps »
Toute femme est belle
Toute femme est belle
Toute femme est belle comme l’eau des torrents
Sait-on trouver le sens de la peau sur de l’eau
Comme l’Esprit de Sel sur les précieux métaux
Comme alchimie de l’eau
Comme Uranium fait plomb
Toute femme est belle comme la quête d’or
Comme la molécule qui se change toujours
Comme un mirage bleu
Toute femme est la pierre
habitée de silence.
Elle ne le sait pas.
Serge CARBONNEL
extrait de « Mille et un silences pour traverser le temps »
Les hommes qui s'enfuient
Des hommes qui s'enfuient la vie est délestée
ils courent au sommeil
à la nuit au silence
Ne les regardez plus
ô vous proches voisins
vous ne verriez alors
que la brume et le vent
Serge CARBONNEL
extrait de « Mille et un silences pour traverser le temps »