Appels téléphoniques dans le vide ;
l'écho de mystérieux ou
dérangeants interlocuteurs.
Il y a ceux qui haranguent
les foules.
Et ceux dont l'haleine
Empoisonne l'ombre des confessionnaux.
Tant de visages espéraient sympathie.
Je ne les ai pas compris.
D'autres captèrent ma confiance pour duper.
Jacques Canut, « Souffles »,
pour solde de tous contes, janvier 2018
Coccinelle :
à peine un point rouge
dans l'herbe.
Où conduit-elle son existence
Solitaire ?
Sur ce récipient, empli
après l'orage, quatre pétales
blanc, tel un papillon
venu y boire.
Comment cette chenille lourde
et sombre parviendra-t-elle
à se métamorphoser
en un papillon lumineux
et fou ?
Jacques Canut, « Claires-Voies »,
pour solde de tous contes, janvier 2018
Une île chargée du mystère des eaux
qui l'entourent.
Les pinèdes dialoguent avec les vagues.
Le belvédère voudrait se jeter dans le vide.
Tant de touristes pour l'en dissuader.
Jacques Canut, « Sel et Poivre »,
pour solde de tous contes, janvier 2017
Autan, suspends ton viol !
L'hiver étrangle ses rues tristes.
On n'entend plus le train lancer
Son chant d'évasion.
Les voies sont muettes.
Après tant de pluies, l'étang devenu obèse,
A l'étroit entre les flancs du vallon
Où il est logé.
Jacques Canut, « Claires-Voies »,
pour solde de tous contes, janvier 2018
Elle court,
Il suit.
L'actualité va si vite.
Il ne veut pas se laisser distancer.
Qui m'interpelle ?
Le silence !
Tant de sujets s'agitent ;
Pour m'imposer de les révéler ?
Que penserai-je de moi
si je n'ai plus de mots
pour l'exprimer ?
En écrivant, ai-je appris
à penser ?
Jacques Canut, « Chassés-Croisés »,
janvier 2018
Désert : la cour
des Mirages.
La nef d'une oasis s'échappe
onirique et narquoise.
Bovins couchés sur un pré.
Attendent-ils que l'herbe repousse ?
Jacques Canut, « Sel et Poivre »,
pour solde de tous contes, janvier 2017
La reproduction totale ou partielle des textes publiés sur cette page est strictement interdite sauf autorisation préalable de l'auteur.