S’écoulent le long du fleuve triste
Nos étreintes félines
Un cri d'enfant jaillissant de terre
Par une cavale innocente et joyeuse
Dans les plumes décimées de la nuit
L’aube
S’étire doucement
À l’endroit du monde
Où naissent tous les amants
Ce goût
À la bouche
En bouillie de terre
D’un adieu sans miettes
D’où vient le drame
Sinon d’aimer
Ton visage s’échappe d’heure en heure
Dans le trou noir d’un organe sans chaleur
Ma mémoire gelée par le froid de l’errance
Avec pour seul éclat de résistance
Descendant le long de ton cou
Cette note ruisselante
Un parfum chuchoté comme si c’était l’été
Ou l’instant premier de l’enfance
L’écume rouge
D’une lèvre baisant les ronces
Le désir du désir
Au plus loin que je renonce
Une terre lucide
Et l’opacité du sang qui ment
Christophe SCHAEFFER
Poète, musicien, plasticien et docteur en philosophie
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