LE VIEUX PORTAIL
Il faut d'abord passer par le chemin étroit
Où le mille pertuis tranquillement moutonne,
Déranger un oiseau qui de nous voir s'étonne
Et fouler le gravier d'un long pas maladroit.
Alors, tout devant nous, tenant à peine droit,
Surgi d'un loin passé, qui aujourd'hui détonne,
Délavé par le temps, pesant près d'une tonne,
Le voilà ce gardien revêche, triste et froid.
Il ne se maintient plus que grâce à sa ferrure
Tant est pourri le bois et profonde l'usure.
On se demande alors ce qu'il peut bien celer.
Mais quand il s'ouvre enfin nous marquons une pose
Tant sait nous éblouir un jardin grandiose
Dont l'immense beauté vient nous ensorceler.
Paule OLIVET THIBIERGE
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