Antoine Doinel (ca. 2016)
Douceur d'une joue rose
badigeonnée de suif,
tu sécheras tes larmes sous la pluie.
Ectoplasme au cœur friable,
déchire un pan de rideau
et fais t'en un garrot.
Tes artères sont trop enflées
d'Idéal, à qui la faute ?
Tu lisais Balzac
mais tu as du trouver ton âme
dans les cahiers de Douai.
Rêve, rêve encore !
Avale toutes les enfances
que tu vois.
Défonce-toi d'yeux ronds
et de boucles dociles,
Vole l'essence des promesses
Des autres gosses.
Prends-leur tout :
Le soleil à leur fenêtres
Le dimanche avant l'église
La dernière bouchée d'éclair
La première goutte de vin blanc
Vole même jusque'à l'odeur
De leurs appartements
Mais le goût du sang dans la bouche
après six clopes et un bonbon
Ménilmontant à quinze heures,
la pluie devant la maison
quand tu as trop peur de monter
Toutes les beautés estropiées,
toutes les jolies crasses de Paris
ne sont qu'à toi.
Rêve, rêve encore
Mais ne pleure pas.
Léna LE MENN
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