OMBRES CHINOISES...
Sur les murs se mélangeaient
Celles animalières
Tigres ou éléphants
Dont les rugissements et barrissements
Ajoutaient à mon effroi
Simulé…
A celles des défunts
Les Zéphyrin et Félicie
Les Anthelme et Rosalinde
Ne provenant d’autres Indes
Que celles imaginées
Pars l’illusionniste…
Qui au-delà du bestiaire
Tigres ou éléphants
Reproduisant sur les murs
De mes nuits blanches
Ces disparus
Volontairement m’insérait
Dans ce monde
Des Zéphyrin et Félicie
Des Anthelme et Rosalinde
Auquel je n’aurais pas dû
Sinon par mégarde
Y accéder…
Souhaitait-il que je l’accompagne
De sa fidélité témoigne
Envers ces ombres chinoises
Dont je subissais la toise
Ces Zéphyrin et Félicie
Ces Anthelme et Rosalinde
Qu’il projetait…
Ne provenant d’autres Indes
Que de ses mains et doigts
Grâce auxquels
Manipulateur
Il les réhabilitait…
Leur attribuait des rôles
A sa guise les échangeait
S’amusait de leurs travers…
Sans comprendre
J’en riais
De ces Zéphyrin et Félicie
De ces Anthelme et Rosalinde
A mes yeux désuets
Mais si peu
Puisque chaque soir
Après les éléphants
Leurs couples rappareillaient…
Henri CACHAU
Écrivain, peintre et sculpteur
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D’AMERIQUES...
Je cinglerai vers les Indes leur a-t-il dit
Vous en rapporterai des épices de l’or
Du bois des émeraudes et des maravédis
Exponentiellement augmentant vos trésors…
C’est en doublant craintif les colonnes mythiques
Que l’amiral Colomb s’en fut vers l’indigène
Au gré des courants et zéphyrs de l’Atlantique
Mouilla sa flotte à des milles de Carthagène…
Les alizés l’incertaine navigation
S’aperçurent enfin les côtes amérindiennes
Des débordements s’ensuivirent de factions
Dont les razzias hélas n’eurent rien de chrétiennes…
Comices comptoirs l’orpaillage le coca
Suite aux exactions renchérirent l’entreprise
Caravelles et galions de l’autochtone Inca
Dévoyant importuns l’adéquation promise…
Puis l’import et l’export finirent par corrompre
L’aphrodisiaque nuit américo-latine
Antillaises et mulâtres avilies mais sans rompre
Epiçant des colons les torpeurs androgynes…
Riches et repus foncièrement désolés
De n’avoir pas su d’Andalousie ou de Castille
Quand à leur entour s’érigeaient des mausolées
En transborder ni l’honneur ni les séguedilles…
Ils s’endormirent laissant aux originaires
De leur prostitution viser au métissage
Puis échanger ces riens qui extraordinaires
Jusqu’aux Flandres leur assureraient l’afflouage…
Atteindrons-nous jamais ce cœur du nouveau monde
Suffit de feuilleter atlas et portulans
D’un hésitant index courir la mappemonde
Puis sur le Potosi l’arrêter flageolant…
Henri CACHAU
Écrivain, peintre et sculpteur
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