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NOTRE SÉLECTION DE POÈMES : Patricia LARANCO

Dans le désert transparent
mon regard s’est aiguisé
il a su voir au travers
des formes et des épaisseurs.
Les rochers les horizons
il a su les traverser :
en fait ils n’étaient pas plus
épais que du fin cristal
ou du papier de riz ;
derrière j’ai surpris
comme on surprend sous la peau
les estuaires veineux
filigranes et lueurs.
Au-delà
de l’au-delà,
cependant tellement près,
collés au monde présent,
des mondes dissimulés
sur des membranes de temps
offraient leurs propres couleurs
et leurs propres chuchotis,
leurs auras et leurs espoirs
que je ne pouvais
atteindre.

Patricia LARANCO

Je cherche la sérénité,
la paix du corps, la paix du cœur.
Maudite soit l’anxiété
de l’attente souvent déçue.
Cette houle doit se tarir,
ce remous, se faire oublier
se changer
en paisibles eaux,
nappes dormantes, aplaties.
Aux gémonies, ce sentiment
d’incomplétude, de désir
qui fracture notre psyché,
il faut le maintenir au loin.
Les horizons calmes et plats
aux lignes droites bien tracées
valent mieux
que les dents de scie,
les pointes des sommets cruels
et les gouffres vertigineux
où l’on tombe
en se fracassant.
La stabilité seule
paie
personnellement, je n’envie
que l’œil en amande fermé
par la plénitude
des Dieux.

Patricia LARANCO

Le poème aux mots funambules
en équilibre
sur un fil
est fait pour arpenter le ciel
et tous les vents
qui les malmènent.

A la moindre alerte il dissout
ses volutes d’illusion
vaporeuses émanations
de notre illusion d’exister.

Patricia LARANCO

SOL Y SOMBRA.


Ici, là, le sable menu simple poussière va
et vient
jusqu’aux confins de l’horizon
qui galope vers l’infini.
Sous les arcades où gît l’obscur
toujours pourchassé
par le feu
les spirales ambigües du vent
langue chaude et rêche
reculent.
Sur la place de plein soleil
une brochette de vieillards
aux anciennes peaux desséchées,
tannées épaissies comme cuir
à la lisière du sommeil
se tait
en pensant à la mort
- c'est-à-dire
en ne plus pensant.
La lumière
tape dessus
tel un marteau désabusé
par l’illusion
de nos demains,
par l’absurdité de
nos vies.

Patricia LARANCO

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