Humanité
J'ai fondé des émergences
Où reposent le pourpre et le feu
Et le cri parvenu jusqu'aux entrailles des désirs ocres
J'ai dressé des poètes et des révolutions
Contre la médiocrité du monde
Et des espoirs hurlant comme du sang jaune
Pour que les hommes n'aient plus peur de l'avenir
Dans l'inconscient des couleurs
J'ai tracé des coupures
Pour que les hommes se réunissent
Même quand leur corps a déserté le monde
Dans les forces vives et précises du rêve
J'ai balbutié des renaissances
Et j'ai posé des miroirs sur les silences
Pour que l'amour s'enroule dans la rondeur de l'extase
L'espoir amarré au souffle du devenir
Là où j'ai vu la souffrance
Emprisonner et lacérer nos consciences
J'ai arpenté les mots incandescents et solides
Qui libèrent les âmes s'envolant vers des astres rieurs
J'ai posé ma tête sur le monde qui se balance
Et comme une toupie j'ai décollé vers les transcendances éprises de l'univers
Pour crier au monde que je suis là
Dormant, les tempes contre le pouls des trépassés et des ressuscités
Elisabeth SANGUINETTI
Au peuple irakien
"Si le peuple ne perd jamais espoir le destin lui répondra"
J'ai rêvé de la conscience éprise du monde
J'ai rêvé du regard de l'homme sublimant la matière
J'ai vu nos corps broyés par les mains tortueuses des dictateurs
J'ai vu nos âmes se perdre et mourir
J'ai vu nos consciences renoncer
Nos yeux calcinés par la haine
Nos cœurs perdus
Dans le vertige de la puissance des dominateurs
J'ai vu le sang répandu sur les pieds des enfants
J'ai vu nos corps rongés sans sépulture
J'ai vu tes yeux anéantis par la douleur
J'ai vu nos mains trembler devant les tortionnaires
J'ai vu nos yeux rampant par terre
J'ai vu nos pieds et nos jambes glissant contre les parois des tombes
Je les ai vus nous torturer pour que notre humanité s'exile de nos corps
Et j'ai pris ma plume pour que le peuple ne renonce jamais
Et j'hurlerai jusqu'à la nuit des temps
Jusqu'à ce que les destin nous réponde !
Elisabeth SANGUINETTI
Hymne au Chili
Astre sacré je te dédie un éternel retour, des contours géniaux du souvenir j'improvise un ange juché au coin de tes paupières qui te regarde. Nous sommes deux toi et moi, mon destin fébrile accroché à tes veines me dit que tu fus ma terre. Tu as le visage de ma mère inlassablement car tu es un pays de souvenance délicieuse, des amarres inlassables j'en ai dressé en toi, chaste et délicieuse tu m'attends toujours. Tu es la saveur de la vie, le verbe au premier jour, l'enfant rieur pétri d'amour. Oh mon Chili, que mon sang se rompe contre toi, à nos amours , à nos entrailles ! L'alchimie de mes mains errantes me souffle ton nom. D'un incertain plaisir et d'extases fébriles je me nourris en toi à chaque départ à chaque silence. De lunes en étoiles, de transes en errances je suis penchée contre toi, je m'étire à ton nom, je frôle une ivresse où je te dédie tout. Toute la poésie du monde est en toi, un cristal repose sur tes yeux perlés, c'est ton nom, c'est le nôtre, deux entités qui s'étreignent jusqu'à se tuer s'annuler se passionner, toi et moi seuls, tirés d'une seule eau, faits d'une seule pierre, un seul nom, un seul désir et naquit le penchant inéluctable d'une union pensive.
Elisabeth SANGUINETTI
Fraternité
J'ai rêvé de la fraternité
Etendue sur le monde comme un voile de cristal
J'ai rêvé de mes frères
Cherchant l'aurore du partage
J'ai mêlé la rose de fer à la rose d'argile
Pour que l'éternité repose sur le corps de mes frères
J'ai rêvé de la compassion émergeant de la douleur
Je me suis prosterné devant les oubliés
J'ai vu l'impérialisme s'abattre sur les peuples
Et j'ai demandé à la révolte de s'abreuver au cristal de l'amour
Pour que nos combats ne soient pas en vain
Aliénés de haine et de violence sanguinaire
J'ai mêlé la rose de fer à la rose d'argile
Pour que l'essence du monde émerge jusqu'à l'espoir
Et que le nom des hommes
S'abreuve à l'éternité du miroir du partage
Car après tout nous ne sommes que de passage
Et sûrement à la fin il ne nous restera plus rien
Que cette main tendue vers l'autre
Notre âme cherchant son image
Dans la longue quête de ce voyage
Où peut-être l'homme se dressera face au monde
Penché sur le souvenir de l'humaine condition
Cherchant son devenir et celui de ses frères
Elisabeth SANGUINETTI
Poème inspiré de
Robert DESNOS
Dans l'univers il y a ma poésie tendre et délicieuse
Dans l'univers il y a les sept merveilles du monde
Et la quintessence de l'aurore
Dans l'univers il y a toi
Et les fougères naissantes
Et le monde qui bascule
Dans l'univers il y a mille espoirs
Courant dans ma poitrine
Dans l'univers il y a la nuit
Et tout le devenir des hommes
Dans l'univers il y a nous
Et des révolutions vertigineuses
Dans l'univers il y a toi
Que je chéris comme un ange
Elisabeth SANGUINETTI
La reproduction totale ou partielle des textes publiés sur cette page est strictement interdite sauf autorisation préalable de l'auteur.