UN PINCEAU SUR LA TOILE...
Il file à douce allure
Et il met en peinture
La trame de nos rêves
Regard d’Adam et Eve,
Et voici des étoiles sur un morceau de soi
Et des quartiers de lune blonde, rousse ou brune
Et des arbres, des prairies
Sous des vents rieurs à l’infini !
Et le monde prend forme.
La nature jaillit tout comme
Des éclats de lumière en somme
Comme si le corps tout entier
A l’infini, sur la toile s’étalait
Faisant de milles pauses
Des vers et puis aussi des roses
Les couleurs du cœur en prose
Franck DELBARRE
TIMIDE
En chemin
J’ai pris ta main
Tu es si jolie !
Et je me sens si bien !
A quoi bon les heures
Quand on nage dans l’bonheur
Le vent soulève un peu ta jupe
Tu me souris, tu n’es pas dupe
Si tu ralentissais le pas
De toi à moi, je n’ose pas
Et puis mon cœur bat bien trop vite
S’emballerait, là, tout de suite
J’ai très envie de t’embrasser
Et si ça ne tenait qu’à moi...
Je t’aurais peut être enlacé
Pour essayer just’une fois
Il se fait tard, tu dois rentrer...
Franck DELBARRE
NOSTALGIE
Vous marchez dans la nuit profonde comme un puits
Où nichent les étoiles. Elles sont parties depuis…
Vers d'autres horizons. Votre bouche et vos lèvres
Sont des croissants de lune où mon cœur s’apaise
Je devine vos yeux sont des vaisseaux de nuit
A l’allure tranquille. Ils sont partis depuis…
Passés comme les mots que je n’ai su vous dire
Et de vague en vague comment vous retenir ?
Si mes nuits sont pareilles à un soleil brisé
Qu’une lune égarée n’a pas voulu charmer
Que dire de mes jours comme de l’être aimé
Que l’on a peur de perdre avant l’avoir trouvé
J’imagine qu’un jour je vous rencontrerai
Au détours d’une rue, d’un passage inconnu
Ce jour là j’en suis sûr je vous reconnaîtrai
Vous n’aurez pas besoin de jouer l’impromptue !
Et quand ce jour viendra mes nuits seront trop longues
A ne penser qu’ à Toi, à refaire le monde !
Franck DELBARRE
LES PAVÉS
Ils hurlent à la mort frappés incessamment
Assaillis de partout ces pavés innocents
Abandonnés de tous seul un passant pressé
Mais le passant passait ne les a pas consolés
Las sans yeux ni tête au fond un peu de pluie
Et comme indifférents avec un cœur qui fuit
Vieille garde oubliée régiment sans nulle arme
Vieillards inconsolés ont-ils encore une âme ?
Quand le jour disparaît car la nuit les apaise
Ils reprennent leur marche, incrédules et blêmes
cortège silencieux à en perdre l’haleine
Ils porteront demain le fardeau de nos peines
Quelque part un chien chinchinant dont l’ombre vagabonde
Les regarde en passant d’une étrange façon
Aboie remue la queue comme pris de folie
On ne saura jamais ce pourquoi il a fui
Ils viennent de partout sont-ils encore là ?
Eux la gorge serrée lorsque sonne le glas
Ils enterrent leurs morts et puis c’est la relève
Et la marche reprend vers le jour qui se lève
Une vieille en sabots cliquetis cliquetant
Console ces marcheurs elle qui vit encore
Leur souffle par ses dents ses quelques dents en or
Des contes de jardin avec des fleurs dedans
Ils ont leurs étendards ces pavés de tristesse
Où la mélancolie vient y faire son nid
Marcheurs depuis des temps à l’allure détresse
Ils portent sur leur dos l’empreinte de nos vies
Franck DELBARRE
La voix: Marche surtout ne te retourne pas
Marche marche droit devant toi
Tu sens la douceur du vent qui te précède
Tu vois ton regard est plus clair
AU MIDI DE MA VIE
La voix: Marche surtout ne te retourne pas
Marche marche droit devant toi
Ne regarde pas le sol se défiler à tes pieds
Et marche vers ton destin
J’ai traversé des tempêtes
J’ai eu mon lot de nuits blanches
Je me suis assis maintes fois
Au bord du chemin perdu tout simplement
J’ai ri pleuré parlé à côté de moi
Je crois j’ai aimé
La voix: Marche surtout ne te retourne pas
Marche marche droit devant toi
Ne regarde pas le sol se défiler à tes pieds
Tu vois ton regard est plus clair
J’ai couru après des bonheurs incertains
Sans savoir trop où j’allais
Suis-je allé au bout du chemin ?
J’ai douté si souvent de tout de rien
Sans écouter la voix au fond de moi
La voix qui aurait pu me dire
La voix: Marche surtout ne te retourne pas
Marche marche droit devant toi
Tu sens la douceur du vent qui te précède
Tu vois ton regard est plus clair
J’ai oublié que tu me regardais
Trop sûr de ce que je croyais être
Suis-je passé à côté ? Sans me regarder
De toi à moi à ce qui semblait
Et le temps est passé si souvent
J’ai parfois cru m’apercevoir errant
La voix: Surtout ne te retourne pas
Écoute le chant des oiseaux
Tu sens la douceur du vent qui te précède
Tu vois ton regard est plus clair
Je me suis dit qu’un jour un jour je serai
Je n’ai pas vu passer les jours
A coups de jamais et de toujours
Tu me parlais je ne t’écoutais plus
Tu me disais Que disais-tu ?
Si j’avais pu je pourrais te dire
La voix: Tu peux te retourner juste un instant
Écoute le chant des oiseaux
Tu sens la douceur du vent qui te précède
Tu vois ton regard est plus clair
Comme le ciel est beau et vaste
Les jardins sont en fleurs
Des amoureux passent sans me voir
Je croise des regards et des sourires
J’entends des promesses
Et des baisers volés sous le vent
Prennent leur envol
Il y a temps de choses à faire
Tant de choses à vivre
Autrement tout simplement Autrement
En prenant le temps par la main
J’ai tant de choses à dire et puis écouter les silences
J’ai tant de choses à faire sans me défaire
Repartir, mais je suis déjà en marche
La voix: Marche surtout ne te retourne pas
Marche marche droit devant toi
Ne regarde pas le sol se défiler à tes pieds
Et marche vers ton destin
Franck DELBARRE